samedi 25 avril 2015

GOOD-BYE AVANOS !

Episode 11: 

D'un Lever de soleil et à une Nuit dans le bus
ou comment passer du Paradis à L'Enfer en une journée

Moi & Chaton
Yassin, "patron de Kirkit Kilim"
Machos x50, "hommes du bus"


5h30: lever très matinal avant l'aube. C'est le dernier matin en Cappadoce alors on veut profiter du lever de soleil!
On grimpe derrière la Pension sur les hauteurs d'Avanos. On s'installe sur une des collines du vieux cimetière musulman (cf épisode 5).

En même temps que le ciel s'éclaircit, on voit s'élever des dizaines de montgolfières au-dessus de Göreme.
Une des principales attractions touristiques de Cappadoce est en effet de voir le lever de soleil en montgolfière, ce qui permet d'avoir une superbe vue sur les paysages environnants baignés par la lumière de l'aube.

Mais du coup, même pour nous, pauvres "terrestres" sans le sou, le spectacle vaut le coup d'oeil et est assez magique.
On dénombre au final une cinquantaine de ballons mais il y en a sûrement plus de l'autre côté de la montagne qu'on aperçoit au loin.

Le soleil finit par pointer le bout de ses rayons derrière la colline sur notre gauche et illumine tout le paysage.
Les montgolfières prennent des couleurs et désormais ce sont plein de petits ballons multicolores qui peuplent le ciel.




A 6h30, puisque le soleil est bien levé, que les premières montgolfières redescendent et que nos appareils-photo surchauffent, on décide de rentrer à la Pension.



On passe ensuite une journée tranquille à Avanos.
Dans l'après-midi, on va voir Yassin dans sa boutique de tapis pour papoter un peu avant de partir. On visite le 2è étage du magasin qui est une sorte de musée de kilims très anciens.
Yassin nous interroge pour savoir si on a bien retenu notre leçon:
  • tapis -> fils noués 
  • kilim -> fils tissés
    détail d'un kilim

    méthode de tissage
     
  • çiçim (ça veut dire "ma biche"!!) -> fils tissés avec relief
détail de çiçim
    méthode de fabrication
  • sac de dot -> ouvert pour en faire un tapis: avec l'avant décoré et l'arrière souvent plus simple
  • symboles récurrents: l'étoile de Salomon, la fertilité, la déesse en colère, les oiseaux, l'eau, l'infini, la trinité, la yourte, l'oeil porte-bonheur, la maternité.
  • la couleur "jaune moutarde" est représentative des productions d'Avanos.
  • les productions d'Alep ont des motifs géométriques anguleux et assez effilés qui ressemblent à de jolis pendentifs.

Fin d'après-midi, départ du bus pour la Côte Lycienne:
Cette nuit du 11 au 12 août est un peu infernale.
La principale raison étant qu'il y a très peu de filles dans le bus (environ 5-6 pour un bus de plus de 50 personnes) donc les seuls arrêts que nous faisons sont des "pauses clope" au milieu de nowhere où on ne peut, sexe faible, faire pipi! aaah des problèmes bassement matériels me direz-vous; certes mais problèmes bien handicapants tout de même lorsqu'on y est confronté!
Au bout de 4h30 de route, révolte féminine (que des françaises!) pour cause de vessies prêtes à imploser! Après rudes négociations, moqueries ouvertes (pas besoin de comprendre le turc pour voir qu'on se fout bien de notre gueule) de la part de ces messieurs et fausses crises de larmes, hystérie et colère de la part de ces demoiselles, on finit par avoir droit à 5 petites minutes sur une micro aire d'autoroute. Et pas question de traîner hein, on vient même nous chercher pour pas qu'on traîne, le bus klaxonne et se met en marche avant que les dernières ne soient montées dedans!

1h30 du matin: Pause de 40 minutes pour que ces gentilhommes aillent manger. Comment vous dire que nous à 2h du mat' on n'a pas très très faim... 
On en profite pour refaire pipi hein car on comprend qu'il n'y aura plus de pause avant Antalya.

5h30: Arrivée à la grande gare routière d'Antalya.
C'est le terminus de notre bus et on doit donc en changer pour arriver jusqu'à Kaş, notre destination finale et - accessoirement - la destination pour laquelle nous avons payé notre billet - mais bon juste accessoirement comme ça pour dire!...
Sauf qu'on se rend vite compte qu'aucun grand bus de cette partie-là de l'Otogar ne va à Kaş. (Ben oui sinon c'est trop facile!)
On se met donc en quête de la Compagnie de bus chez qui nous avons payé le billet (Aksaray Birlik)
Le type de la Compagnie est très gentil et serviable (ça change des crétins qui nous laissaient poirauter sans nous aider et en nous ignorant sur le quai 30 minutes plus tôt!)
Il n'y a donc effectivement aucun gros bus qui se rend à Kaş. Du coup le "monsieur Aksaray Birlik" nous conduit dans la seconde partie de l'Otogar où se trouvent les dolmuş (prononcer "dolmouche"), mini-bus locaux.
6h30: départ du dolmuş. Comme il fait toute la Côte Lycienne il est plein et on se retrouve les fesses sur la glacière derrière le siège avant passager dans le sens contraire de la marche. Sachant qu'on en a pour environ 4h de route jusqu'à Kaş, c'est un peu long!
Arrivée à Kaş vers 10h du matin sous la forme d'êtres peu frais et pas franchement dispos!
 
le trajet infernal!
Suite des aventures lyciennes dans l'épisode suivant!    





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Pour ceux qui n'auraient pas suivi
les aventures depuis le début,
voici le lien pour retourner au 1er jour 
de ce fabuleux voyage turc:

Et pour ceux qui n'auraient pas suivi 
mes carnets de bord précédents
et qui ne trouveraient pas les liens
(onglets en haut sous le bandeau d'accueil
ou colonne de droite "regards d'ailleurs"):
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lundi 13 avril 2015

TREK JOUR 5

Episode 10: 


Les lacs-cratères

Moi & Chaton
Berna, "la guide de trek"
Thomas & Leonica, "jeune couple hollandais"
Mamie, "vieille femme de Nar" 
Ismail et son fils, "artisans potiers d'Avanos" 
 Hossman, "patron de Kirkit Pension et Kirkit Voyages"
Yassin son cousin, "patron de Kirkit Kilim"
Ramazan, "le guide de trek du 1er jour"
Serap, "employée et guide à Kirkit Voyages"
  

Réveil à 8h.
On prend le petit-déjeuner dans le beau réfectoire avec Thomas et Leonica.
Avant de partir pour le trek, on jette un dernier regard sur le monastère (cf épisodes précédents) et sa vue sur le mont Hassan.
Vers 10h: arrivée au village de Sivrihisar (1770m d'altitude).
On visite l'Eglise Rouge (Kızıl kilise), du 7è siècle, qui se dresse solitaire au milieu d'un plateau vide, devant les montagnes Melendiz. 



Elle a une coupole octogonale et des pierres rouges comme la couleur de la terre et des roches alentours.

Départ du trek un peu plus haut au niveau du village.
On passe par l'ancien village troglodyte puis on rejoint le Plateau de Meydan: paysage désertique et lunaire.

L'immensité des pentes douces du plateau me font un peu penser aux steppes de Mongolie mais en plus sec et aride.
Depuis le plateau on peut voir le volcan Erciyes (3900m) et le volcan Hassan (3200m) qui ont leur sommet recouvert de neiges éternelles.
On se sent vraiment seules au monde à cet endroit. C'est magique.
Le vent frais nous épargne la chaleur qui aurait vite pu être insupportable sur ce plateau à la végétation rase et donc sans ombre.

Passée une première montée, on découvre le lac cratère de Acigöl.
Belles eaux bleues-vertes survolées par un oiseau à large ramure qui fait penser à une sorte de héron.


Nous commençons la descente du plateau.
On traverse d'abord une vallée aux formations étranges et comme déchiquetée par l'érosion pour arriver dans une vallée plus verdoyante.

La descente est très longue mais se fait sur une petite route, sans macadam mais bien praticable, donc heureusement on n'a pas à faire attention où mettre les pieds à chaque instant mais se concentrer sur la distance (on sent bien le travail des fessiers, cuisses et mollets!)

A la fin de cette descente ardue, nous traversons le village de Nar, petit village de locaux fort étonnés de voir 3 personnes à pied dont 2 personnes étrangères et qui viennent de l'autre côté du plateau! Du coup on est arrêté toutes les 5 minutes!
Il y a même une petite mamie qui a pitié de nous et de nos petits corps fatigués par tant de marche et qui nous invite à aller avec elle à une fête de mariage à côté! C'est trop mignon de sa part! Mais on décline poliment en expliquant qu'il nous reste encore de la route à faire.


Après cette traversée du village un peu mouvementée, on continue notre marche.
Pour sortir du village on utilise une sorte de goulot de roches blanches presque aveuglantes. On dirait quasiment des rochers de sel.






On monte donc au-dessus du village qu'on laisse petit à petit derrière nous.






En haut de la colline on aperçoit enfin notre destination finale: les eaux émeraude du lac de Nar.

C'est un lac cratère donc, comme son nom l'indique, il faut descendre pour l'atteindre!
Là les choses se compliquent un peu: on est loin de la longue descente de tout à l'heure qui nous paraît maintenant en pente très douce en comparaison!
Donc descente sportive sur les roches abruptes du cratère. Concentration maximum car il y a beaucoup de petites roches qui glissent sous les chaussures (et non je ne souhaite pas me casser le coccyx comme lors d'un trek slovaque il y a quelques années!).

Arrivée au fond du cratère, traversée d'une petite forêt de pins (visiblement plantés là consciencieusement de main humaine). Du coup ça sent la plage!
Au bord du lac quelques familles turques qui piquent-niquent (quand les turcs piquent-niquent ça ne rigole pas attention! On invite toute la famille, du nourrisson au grand-pépé, on fait du feu pour faire un vrai barbecue et surtout S-U-R-T-O-U-T on apporte sa belle vaisselle!)

Notre chauffeur aussi est là qui nous attend (mais sans barbecue ni grand-pépé)
On décide d'aller se baigner avant de déjeuner.
Le long du lac il y a des sources d'eau chaude (sulfureuse) donc les eaux du lac sont en permanence tièdes. A ce moment l'eau était aux alentours des 20°.
Par contre question maillot de bain ça a été un peu galère. On avait prévu le coup et on avait bien notre maillot sur nous. Sauf que l'on avait pas compté sur la présence de tant d'autochtones sur les rives. En fait les femmes turques ici ne se baignent pas, ou alors toute habillée!
Donc je ne me voyais pas franchement sortir le bikini!
Du coup baignade en T-shirt et paréo et un peu à l'écart! (mais déjà comme ça il y a eu quelques regards insistants au sortir de l'eau. Bonne idée donc de ne pas y aller juste en maillot!)
Après cette petite baignade rafraîchissante, on déjeune à l'ombre du mini-bus avec Berna et notre chauffeur.
Pause papotage avec Berna au bord du lac et on repart en bus. 

Retour sur Avanos.
En fin d'après-midi on prend possession de notre chambre à Kirkit Pension. Comme la nuit est incluse dans le prix du trek, ce n'est pas la même que celle qu'on s'était payée pour notre première nuit (cf épisode 5): celle-là est plus grande, dans le bâtiment principal et avec salle de bain intégrée. Toujours décorée avec autant de goût par Hossman et Co.

On part ensuite se balader avant l'heure du dîner.
Direction tout d'abord l'atelier de poterie d'Ismail qui nous avait si bien accueilli la dernière fois. Il y a beaucoup plus de monde aujourd'hui sur Avanos. Les Turcs ont pris des vacances pour les fêtes de fin de Ramadan.
Malgré le monde dans sa boutique, Ismail nous reconnaît et nous parle chaleureusement. Il nous présente son fils (la vingtaine, bilingue français car maman française), adorable, qui se charge de nous accompagner dans notre visite de l'atelier pendant que son père gère les autres clients.
On aime beaucoup les bols dans le style "Ottoman classique" avec petits décors bleus sur fond blanc.

Après shopping souvenirs on continue notre balade.
En revenant vers la Pension, on passe devant la boutique de Kilims de Yasin. Comme il est sur le pas de la porte on bavarde un peu avec lui. Il est vraiment très sympa et très drôle.

Retour à la Pension pour une bonne et longue douche! ça fait du bien après ce trek de 5 jours de prendre un peu de temps sous la douche!

20h: repas dans la cour de Kirkit. On y croise Ramazan avec qui on discute avant de manger. Berna vient manger avec nous tandis que Ramazan s'éclipse pour aller manger ailleurs.
Des musiciens s'installent et nous jouent des musiques traditionnelles turques (pas franchement du goût de Berna!).
Au bout de ces quelques jours de trek nous avons finalement trouvé à qui nous faisait penser Berna: elle ressemble à Eva Mendès! (Pas mal quoi!)

Après le dîner, les musiciens enchaînent avec des musiques traditionnelles toujours mais pour danser cette fois. Du coup on se lève tous (enfin les jeunes) pour danser entre les tables: groupe de 4 touristes français, 5 guides (dont Berna et Serap) et nous 2.
On s'amuse bien. On danse tous en rond et celui ou celle qui se retrouve avec un fez (bonnet rouge à la turque) doit danser au milieu sous les encouragements avant de le refiler à la personne de son choix.
Super moment. On en oublie la fatigue du trek.


Après un dernier thé, on fait nos adieux à notre petite Eva Mendès à nous, qui repart demain matin tôt pour un nouveau trek.

Minuit -> au lit! arf enfin!
 



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