Miettes de Vie: Istanbul 2

Episode 3:

Entre Palais des Sultans

et Tango sous Gaz Lacrymo

Moi & Chaton

Hacer, "la couchsurfeuse"

Réveil dans le petit appartement d'Hacer qui est déjà partie travailler.

On se fait un bon petit déjeuner à la turque: simit (pain au sésame), fromage beyaz peynir (sorte de feta) et pastèque.

On prend le bus jusqu'à Karakoy (de l'autre côté du fleuve par rapport à Sulthanamet) et on traverse le pont Galata à pied.

vue depuis le pont

Beaucoup de "pêcheurs du dimanche" locaux sur le pont!

On rejoint Sulthanamet: direction le Palais de Topkapı (prononcer 'topkapeu').

On commence la visite par le Harem.

Véritable petite ville avec les différents appartements des 1000 femmes qui vivaient là, entourées des servantes et des eunuques.

1 cour intérieure

1 autre cour intérieure

Dans ce dédale de cours intérieures, couloirs dans l'ombre,

appartements et salles de bain privées, tous décorés du sol au plafond de céramiques colorées,

on ressent des sensations de calme et volupté.

("Là, tout n'est qu'ordre et beauté, Luxe, calme et volupté".

L'invitation au voyage, Baudelaire)

salle de bain

Toutes les pièces sont intelligemment conçues pour laisser passer l'air et l'ensemble du Harem en devient encore plus agréable - sans aller jusqu'à dire à vivre mais tout au moins à visiter.

1 pavillon vu de l'intérieur

le même pavillon vu de l'extérieur

Les pièces destinées au Sultan sont vraiment splendides et certaines offrent également une vue magnifique sur Istanbul et le Bosphore.

1 chambre à coucher du Sultan

Entre cours ombragées

et fontaines glougloutantes,

nous sortons du Harem et

continuons la visite du Palais.

La grande cour est verdoyante; surprise pour moi, qui m'attendais à un grand espace vide pavé ou poussiéreux.

On admire les Reliques sacrées puis les joyaux du Trésor.

Ils n'étaient pas en manque de pierres précieuses à l'époque!

Entre émeraudes grosses comme le poing, bols ornés de rubis, trône en or et autres "babioles" du même genre, on a l'embarras du choix!

On admire également les vêtements des Sultans, exposés dans une aile du Palais. La taille des tissus est assez impressionnante!
On est loin de la mode d'aujourd'hui avec le goût pour les habits cintrés!

On se balade donc dans tout le Palais qui regorge de recoins: escaliers, terrasses, jardins, fontaines, chapiteaux, kiosques et panoramas magnifiques sur le Bosphore et les rues stambouliotes.

Il est agréable de se promener dans le Palais Topkapı, surtout que nous avons eu la chance de ne pas être entourées de trop de touristes.

Le temps s'est écoulé bien rapidement sans que nous ne nous en rendions compte, et quand nous sortons de l'atmosphère lascive du Palais il est déjà 17h et il nous faut rejoindre Hacer à Beyazit.

Ensemble, nous prenons le tramway jusqu'à Karakoy, de l'autre côté du pont Galata.

le plat

Nous marchons au milieu des vendeurs de poissons le long du fleuve.
Puis nous nous arrêtons tout au bord du quai (ou plutôt la rive car l'endroit n'est pas aménagé en quai à proprement parler) pour déguster un "fishbread" ('balık-ekmek').

les "cuisines"

C'est une sorte de sandwich avec un filet entier de poisson à l'intérieur.

Le poisson est cuit directement sur le grill d'un vendeur ambulant (le meilleur selon Hacer!).

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le "restaurant"

19h: retour à l'appartement d'Hacer.

Nous montons profiter du soleil tombant sur la terrasse, pendant que notre petite hôtesse se repose (elle travaille beaucoup, étant "guest relations" dans un hôtel de luxe vers Beyazit)

21h30: On ressort pour passer la soirée à Taksim.

Pour info, depuis mai*, des manifestations assez violentes ont lieu sur la place Taksim pour la défense du Parc Gezi. Le gouvernement de Erdogan réprime cela à grands coups de forces de l'ordre.

* 2013

Nous nous rendons dans une boîte de Tango argentin où Hacer a ses habitudes. Elle prend des cours depuis quelques mois. L'endroit se situe au 1er étage d'un immeuble étroit et relativement moderne.

Pendant qu'elle et d'autres couples dansent le tango devant nous, des manifestants se font courser et gazer par la police au coin de la rue. L'ambiance paisible et sensuelle du bar est en paradoxe total avec l'atmosphère de la rue en bas de l'immeuble. Des effluves de gaz lacrymo (très désagréables) nous parviennent depuis le petit balcon du bar. Le tout est assez irréel!

On profite de cette soirée pour retrouver nos habitudes asiatiques (lors de notre dernier voyage) et goûter la bière locale: ici c'est la bière "Efes".

On sort du bar vers minuit après que Hacer soit partie en éclaireuse pour voir si on ne craignait rien. Les rues étant encore bien agitées, on rejoint vite fait l'arrêt de bus et on s'engouffre dans le premier venu. Après une journée intense on est fatigué et dans ces cas-là l'adage "courageux mais pas téméraire" prend tout son sens!

Retour à l'appartement pour une nouvelle nuit bien méritée, et même si le lit 1 place pour 2 ne paraît pas bien attirant hors contexte, ce soir-là nous avons adoré le retrouver.